La soustraction autorise des perturbations et des reprises particulières du monde des formes existant et des rapports que nous entretenons avec lui. Face aux nécessités de réaménagements de nos quotidiens et de leurs matérialités, le travail de recherche de la designer Mathilde Pellé prépare par la pratique, la théorie et l’expérimentation, une puissance d’agir soustractive qui s’applique à la matière, aux objets et aux besoins.

À VENIR :
EXPOSITION

Maison soustraire, à posteriori

06.04 > 31.07.2022
XIIème Biennale Internationale Design Saint-Étienne

Afin d’interroger les objets qu’une société contemporaine occidentale propose et les modes de vie qui se construisent autour de ceux-ci, l’exposition partage les méthodes, résultats et développements interdisciplinaires du projet Maison soustraire – 8 semaines pour retirer ⅔ de la matière des 112 objets d’un habitat. À la fois travail de dé-formation et de composition, cette expérience radicale a conduit à appliquer des soustractions sur l’ensemble des objets d’un environnement domestique, à ‘défaire’ un modèle admis, mais aussi à observer les absences, les ruines et les restes produits, comme les prototypes d’autres quotidiens à envisager.

PUBLICATION

Beaucoup plus de moins !
entretien avec Jean-Baptiste Farkas

2021
Riot éditions

Initiée par Jean-Baptiste Farkas, la collection BEAUCOUP PLUS DE MOINS ! s’intéresse aux logiques soustractives observées en art et ailleurs. Pour Jean-Baptiste Farkas, la pratique de l’art doit remettre en question les notions d’artiste, d’œuvre et de lieu d’exposition.

L’entretien sur la soustraction avec Mathilde Pellé est disponible et téléchargeable gratuitement depuis le site de Riot Éditions.

RÉSIDENCE

me Soustraire

06.09 > 31.10.2021
SITE CAP MODERNE ROQUEBRUNE CAP-MARTIN
ASSOCIATION EILEEN GRAY . ETOILE DE MER . LE CORBUSIER

Suite à son appel à résidence pour la saison 2021, l’Association Eileen Gray . Etoile de mer. Le Corbusier – en partenariat avec le Conservatoire du Littoral, propriétaire du site, et le Centre des Monuments nationaux en charge de sa gestion – a retenu la candidature de la designer Mathilde Pellé. Elle sera accueillie sur le site de Cap Moderne du 6 septembre au 31 octobre 2021, pour y développer son projet de recherche Soustraire.

Ce temps de résidence, qui s’intitule «me Soustraire» lui permettra de séjourner au sein du site historique, dans cet environnement naturel coupé de l’habituel, là où d’autres avant elle, sont venus chercher une villégiature, provoquer la frugalité et cultiver un autre quotidien. «J’aimerais me soustraire un moment, pour travailler Soustraire.Si je me plonge un temps avec ma démarche ici, ce sera pour former un écho avec l’histoire du lieu : y habiter et y travailler simplement.»

Poursuivant ainsi ses projets sur la soustraction de matière et d’objets domestiques, Mathilde Pellé profitera de ces deux mois pour opérer un détachement technologique et vivre sans téléphone personnel, sans ordinateur et sans internet. Elle observera les stratégies et les modifications du quotidien qui en découlent et en restituera l’expérience par le biais d’un article. Présupposant que l’absence d’outils technologiques la ramènera à une socialité plus directe, liée à ses rencontres effectives sur le territoire, et qu’en se rendant d’une certaine façon indisponible au lointain, elle sera plus disposée a vivre l’immédiateté de son environnement.

Au delà de cette enquête qui enveloppe son temps de résidence/retraite, elle s’emploiera d’une part à réaliser une première restitution de son projet Maison Soustraire qui sera présentée lors de la Biennale Internationale Design Saint-Étienne 2022 ; d’autre part à développer et opérer un travail manuel de soustraction de matière sur de grands panneaux échantillons de tissus.Ces deux pratiques, l’une de la pensée, l’autre du geste, devraient lui permettre de développer les multiples aspects de son projet de recherche. Les hypothèses abordées : mettre en doute une présence, assumer le dépouillement d’une forme, reconfigurer sans ajouter, visent toutes à exercer le moins, un potentiel sous-estimé, qui est pourtant une direction comme une autre à sonder.

PROJET EXPÉRIMENTAL

La phase expérimentale du projet Maison soustraire est terminée. La matière documentaire, les objets, les images, séquences, textes, sons et ressentis produits sont des témoins de cette expérience mais aussi une matière singulière qui doit encore être sondée et travaillée. Un film, des pièces à exposer, des articles sont en cours d’élaboration.

Maison soustraire

19.10 > 13.12.2020
PROJET EXPÉRIMENTAL DE LA DESIGNER MATHILDE PELLÉ
RÉALISÉ AU SEIN DU DEEP DESIGN LAB - PÔLE RECHERCHE DE LA CITÉ DU DESIGN SAINT-ÉTIENNE
ET CO-PRODUIT PAR L'ÉCOLE URBAINE DE LYON

Maison Soustraire s’appuie sur l’hypothèse d’une réalité toute proche dans laquelle la baisse des moyens matériels transformerait nos environnements domestiques et les objets qui les composent. Cette possibilité m’a conduite à tester les restes et traces d’un mode de vie actuel comme de nouvelles formes praticables.
«La notion de soustraction me travaille et je travaille Soustraire en tant que designer depuis quelques années. Grâce à l’invitation du Deep design lab du pôle recherche de la Cité du Design à Saint-Etienne et au soutien de l’Ecole Urbaine de Lyon, j’ai expérimenté Maison Soustraire d’octobre à décembre 2020.8 semaines pour retirer 2/3 de la matière des 112 objets qui constituaient mon lieu de vie – un appartement de la rue Neyron à Saint-Etienne. Cela, pour disséquer un à un, les objets qu’une société contemporaine occidentale propose et questionner un mode de vie qui se construit sans doute autour de ceux-ci. J’ai habité les différentes réalités matérielles successives de cet environnement domestique en ruine. Mon chien s’est joint à moi, je faisais usage de 109 objets et lui de 3.» Mathilde Pellé

PROJET EXPÉRIMENTAL

Une pénurie

28.07 > 08.07.2018
PROJET EXPÉRIMENTAL DE LA DESIGNER MATHILDE PELLÉ
CID AU GRAND-HORNU
EXPOSITION "HALTE À LA CROISSANCE !"

La designer Mathilde Pellé habite ici confortablement, mais une pénurie de matière met en péril la société dans laquelle elle vit et chaque jour elle doit fournir à l’état 9 kilos de matériaux quelconques issus de son habitation. Elle commence alors un travail de prélèvement de matière dans son environnement domestique pour répondre à cette obligation. Elle soustrait les ornements, gratte le superflu, lime l’essentiel et essaye de préserver les objets qui l’entourent et les fonctions qu’ils remplissent. Ce projet expérimental est une fable contemporaine qui dessine un futur proche où les idées de confort et de consommation admises actuellement seraient complètement ébranlées par une baisse des moyens matériels.

PROJET EXPÉRIMENTAL

Les objets disparaissent

09.03 > 09.04.2017
PROJET EXPÉRIMENTAL DE LA DESIGNER MATHILDE PELLÉ
Xème BIENNALE INTERNATIONALE DESIGN SAINT-ÉTIENNE

La designer Mathilde Pellé habite un appartement de la Rue de la République à Saint-Étienne. Elle y mène, jour après jour, un projet expérimental sur la soustraction d’objets et de matière. Son environnement de départ est constitué de 65 objets et éléments de mobilier communs de l’habitat ; deux objets sont soustraits à la fin de chaque jour, l’un choisi par vote des visiteurs, l’autre par la designer elle-même.