Un projet de recherche
Le projet expérimental Maison Soustraire a eu lieu du 19 octobre au 13 décembre 2020. La designer Mathilde Pellé vivait dans un appartement du territoire de Saint-Étienne. Pendant 8 semaines, la matière de objets présents dans son lieu de vie a été soustraite progressivement, entrainant une reconfiguration continue de l’espace, des objets eux-même et des usages. En présence d’un tiers de matière restante, elle a cherché les limites matérielles des objets, des usages et testé les formes successives de fonctionnalité de son habitat. La designer a dessiné et mis elle-même en œuvre les soustractions.
L’arbitrage des soustractions − quels objets sont diminués− a été dirigé par des citoyens, semaine après semaine, face à la liste d’objets présents dans l’espace domestique, il leur fallait répondre à cette question «− De quoi l’habitante peut se passer?» mais aussi questionner leur propre habitat et mode de vie «− Chez vous, de quoi avez vous le plus besoin?».
Maison Soustraire est un laboratoire pluridisciplinaire, qui a produit des objets ainsi que de la matière théorique et documentaire. En précipitant la ruine d’un habitat et en agissant de façon liée sur la matière, les formes et les usages, l’expérimentation cherche à mettre en évidence les ruissellements qui existent entre les objets, l’habitat, nos besoins et nos ressources. Des actions et études spécifiques de chercheurs complètent l’approche de la designer pour former une analyse complète de l’expérimentation.
Une restitution de l’expérimentation sera proposée au public de la Biennale Internationale Design Saint-Étienne 2022.
L'ÉQUIPE :
• Mathilde PELLÉ – designer indépendante, porteuse du projet Maison Soustraire. En parallèle d’une activité de production de formes (objets, lieux, …), elle développe depuis 2016 Soustraire, un projet de recherche qui s’intéresse aux actions soustractives appliquées à la matière, aux objets et aux usages. Ce travail lui permet de poser assidûment cette question «Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que moins?» Elle collabore depuis fin 2019 au Deep Design Lab du Pôle Recherche de la Cité du Design, à Saint-Étienne.
chercheurs, étudiants et artistes associés :
• Jérémy CHEVAL – architecte et chercheur E.U.L.
• Étudiants du Master 1 Géographies Numériques (GéoNum) – Universités Lyon 2, Jean Monnet St-Étienne & ENS Lyon, dirigé par Thierry JOLIVEAU – professeur de géographie et avec Clémentine PÉRINAUD – A.T.E.R. en Géographie-Aménagement.
• Étudiants du Master Design de la transition – EESAB Brest, dirigé par Xavier MOULIN – designer et Morwena NOVION – théoricienne du design.
• Jean-Marc DI TROCCHIO – psychologue clinicien & Jean-Baptiste DESVEAUX – docteur en psychologie.
• Jean-Baptiste WARLUZEL – vidéaste.
• Margaux DANIEL – assistante, designer.
Avec le soutien de :
Crée en septembre 2019, le “Deep Design Lab ― Explorations profondes des matérialités et des représentations visuelles de l’Anthropocène est un studio de design-recherche à la Cité du design Saint-Étienne, en collaboration avec l’École urbaine de Lyon. Il explore des artefacts qui organisent les relations entre l’Homme occidental et la nature dans le cadre du concept d’Anthropocène ― concept qui désigne l’activité humaine comme puissance géologique. Le terme « deep » renvoie à un design « profond » qui défie la vision moderne et coloniale du design (et du monde). En questionnant la performativité du design et sa capacité à créer des valeurs sociales et politiques, les projets menés au sein du “Deep Design Lab” cherchent à générer, à travers des objets et des images, des attitudes non-anthropocentriques.
L’École Urbaine de Lyon, portée par l’Université de Lyon, est un programme « Institut Convergences » créé en juin 2017 dans le cadre du Plan d’Investissement d’Avenir par le Commissariat Général à l’Investissement. À travers son projet interdisciplinaire expérimental de recherche, de formation doctorale et de valorisation des savoirs scientifiques, l’École urbaine de Lyon ambitionne d’innover en constituant un domaine nouveau de connaissance et d’expertise : l’urbain anthropocène.
