LES OBJETS DISPARAISSENT
Pendant la Biennale Internationale Design Saint Etienne – du 9 mars au 9 avril 2o17 –, la designer Mathilde Pellé a habité un appartement de la Rue de la République à Saint Etienne. Elle y a mené, jour après jour, un projet expérimental sur la soustraction d’objets et de matière.
Son environnement de départ était constitué de 65 objets et éléments de mobilier communs de l’habitat ; deux objets en étaient soustraits à la fin de chaque jour, l’un choisi par vote des visiteurs, l’autre par la designer elle-même. Chaque objet enlevé était pesé, et elle pouvait conserver un ou des morceaux de l’objet qui représentaient au maximum 1/3 du poids initial. Ces
«restes» d’objets pouvaient sauver la fonction initiale, être investis de nouveaux usages ou devenir matière première pour produire des éléments nouveaux.
À travers la vitrine du 23 rue de la République à St Etienne et ce site internet, la designer relate les changements qui sont intervenus quotidiennement dans son habitat et expose comment elle a adapté
jour après jour (à sa façon) son environnement.
Entre épuration d’un quotidien saturé et simulation d’une situation précaire, le projet cherche à soulever quelques questions :
. Dans quelle mesure peut-on supprimer des objets et les ‘besoins’ auxquels ils répondent?
et pour quels effets?
. En supprimant l’objet spécialement dédié à une fonction, quels usages, méthodes ou moyens alternatifs apparaissent pour combler le manque?
. Pendant l’expérimentation, quel sens prend le vide — à l’échelle de l’objet et dans l’espace d’habitation?