Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que moins?

SOUSTRAIRE est un travail de recherche en design sur les pratiques soustractives appliquées à la matière, aux fonctions, aux besoins. De la matérialisation d’un objet au mode de vie d’un individu, il s’agit d’expérimenter des soustractions (ou mises à nu) pour révéler les problématiques et les enjeux du sujet.

Dans la réalisation de formes, une conception soustractive impose une économie de matière ; au-delà peut-elle modifier profondément la nature des objets qui nous entourent?
Face à la multiplication des fonctions attribuées aux objets et la saturation de nos environnements, est-il possible d’établir des méthodes et des modèles du «soustraire»?

Soustraire produit du vide. Est-ce un manque à combler — si oui, par quoi?
Ou un espace à préserver — pourquoi?

«J’avais trois morceaux de pierre calcaire sur mon bureau, mais je fus épouvanté de m’apercevoir qu’ils demandaient à être époussetés chaque jour. Écœuré, je les jetais par la fenêtre.»

Henry David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois

tous les contenus sur www.soustraire.fr

Why is there something rather than less?
Via the Soustraire project (litterally : to subtract, to remove, to take or get [sb] off [sth],), I endeavour to analyse the various simplification processes or subtractive actions that can be used in design: the subtractive techniques or processes for producing forms, the removal of material, functions, objects, needs and so on.

I consider the methods developed as ways of dealing with various issues such as a limitation of resources, the degradation, displacement or ‘dislocation’ of objects, the simplification of daily life.

How can design erase, remove or discard elements instead of adding and complementing as it normally does?

more informations on www.soustraire.fr

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Pendant la Biennale Internationale Design Saint étienne – du 9 mars au 9 avril 2o17 –, la designer Mathilde Pellé a habité un appartement de la rue de la République à Saint étienne. Elle y a mené, jour après jour, un projet expérimental sur la soustraction d’objets et de matière (première phase du projet global SOUSTRAIRE).

Son environnement de départ était constitué de 65 objets et éléments de mobilier communs de l’habitat ; deux objets en étaient soustraits à la fin de chaque jour, l’un choisi par vote des visiteurs, l’autre par la designer elle-même. Chaque objet enlevé était pesé, et elle pouvait conserver un ou des morceaux de l’objet qui représentaient au maximum 1/3 du poids initial. Ces «restes» d’objets pouvaient sauver la fonction initiale, être investis de nouveaux usages ou devenir matière première pour produire des éléments nouveaux. À travers la vitrine du 23 rue de la République et le site internet www.soustraire.fr, la designer relate les changements qui intervennaient quotidiennement dans son habitat et expose comment elle a adapté (à sa façon) son environnement.

Entre épuration d’un quotidien saturé et simulation d’une situation précaire, le projet cherche à soulever quelques questions :
. Dans quelle mesure peut-on supprimer des objets et les ‘besoins’ auxquels ils répondent? et pour quels effets?
. En supprimant l’objet spécialement dédié à une fonction, quels usages, méthodes ou moyens alternatifs apparaissent pour combler le manque?
. Pendant l’expérimentation, quel sens prend le vide — à l’échelle de l’objet et dans l’espace d’habitation?


During the International Biennial of Design in Saint Étienne — from 9 March to 9 April 2017 —, the designer Mathilde Pellé is occupying a flat on Rue de la République in Saint Étienne. Here, each day, she is conducting an experimental project that focuses on the ‘subtraction’ (removal) of objects and materials (first stage of the SOUSTRAIRE overall project).

Her environment initially comprise sixty-five everyday objects and elements that are inside the flat ; at the end of each day two objects are taken away — one is selected by the visitors, who can cast their vote, and the other by the designer herself. Each object that is removed is weighed, and she may keep one or several parts of the object, representing a maximum of one third of the object’s initial weight.These ‘remains’ of the objects may conserve their initial function, be attributed new applications, or become the raw materials for the production of new elements. Via the window on 23 Rue de la République and the website www.soustraire.fr, the designer keeps track of the daily changes made in her residence and demonstrate how she adapts (in her own way) to her environment.

By focusing on the simplification of a life saturated with objects and the simulation
of a precarious situation, the project aims to address certain issues :
To what extent can one do without objects and the ‘needs’ they satisfy? And what are the consequences?
By removing an object that has a specific function, what are the alternative applications, methods or means available for replacing the missing object?
During the experimentation, what is the significance of the void left by the missing object, both in terms of the object and the living space?